C’est une histoire connue de tous les amateurs de Ligue 1. Passé professionnel en 2014 sous les couleurs du FC Nantes, Yacine Bammou était vendeur dans une boutique officielle du Paris Saint-Germain avant de percer dans le football, il y a plus de dix ans. Le PSG, l’ogre invincible de l’Hexagone que l’attaquant franco-marocain, 33 ans, retrouve ce mardi (21h10, France 2) en demi-finale de Coupe de France avec l’USL Dunkerque, actuel 5e de Ligue 2. Très motivé avant cette affiche de gala disputée au stade Pierre-Mauroy de Lille, Bammou revient pour Le Figaro sur son lien particulier avec le club de la capitale.
«C’est vrai que quand tu joues un adversaire comme le PSG, ça fait beaucoup parler, on reçoit plein d’appels comme tout le monde. C’est le PSG, c’est un gros cador. Mais on veut gagner, ça aurait été la même détermination et la même envie contre Cannes ou Reims» (adversaires dans l’autre demi-finale), confie le buteur dunkerquois. Avant de revenir, en détail, sur cette fameuse anecdote du salarié à la boutique du club francilien. «C’est vrai que jouer le PSG est toujours un point marquant pour moi, je suis né à Paris. Cette anecdote, c’est que du positif parce que j’ai travaillé en tant que vendeur, j’ai été dans le monde du travail, je suis passé professionnel. Ça veut dire que j’ai bien bossé, que je n’ai jamais lâché, et j’ai réussi ce que je voulais», rembobine l’homme aux 5 buts et 3 passes décisives cette saison en Ligue 2 avec le club nordiste.
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Fier de son parcours et en aucun cas lassé de le raconter : «Ça donne de l’espoir aussi aux jeunes, ça montre l’exemple, parce qu’on peut être à l’école ou travailler et pouvoir atteindre ses rêves, atteindre ses objectifs. C’est pour ça qu’il ne faut jamais s’arrêter de rêver et d’aller chercher ce qu’on veut. Cette histoire est juste magnifique, je ne pense pas qu’il y en ait deux en France. C’est merveilleux ce qui s’est passé et je suis très heureux d’avoir pu connaître les deux mondes, le monde du travail et le monde du football professionnel.»
Buteur face au PSG de Laurent Blanc le 26 septembre 2015, malgré une sévère défaite 4-1 du FC Nantes à l’époque, Yacine Bammou, passé ensuite par le Stade Malherbe de Caen (2018-2021) et l’AC Ajaccio (2023-2024), sait que «tout le monde répète» son histoire. «Je suis tagué sur toutes les pages, je l’entends à chaque fois que je croise un fan de football, que ce soit de Dunkerque ou d’autres clubs, parce que toute la France me connaît maintenant, plus ou moins. Mais je prends ça positivement et je continue mon petit bout de chemin», sourit-il.
Quand on joue avec une équipe comme ça, il faut se préparer à souffrir.
Yacine Bammou avant Dunkerque-PSG
Son passé derrière lui, l’international marocain (7 sélections, un but) veut maintenant «prendre du plaisir, être concentré et donner le maximum pour obtenir cette qualification» contre une équipe parisienne encore invaincue cette saison sur la scène nationale en 31 matchs, championnat et coupe confondus. L’ampleur du défi est immense pour l’USL Dunkerque tant le PSG, impitoyable à Saint-Étienne (1-6) samedi, impressionne. «Je pense que c’est l’un des meilleurs collectifs aujourd’hui. Les matchs contre le PSG que j’ai joués (avec Nantes et Caen) il y avait quand même du costaud avec des Zlatan (Ibrahimovic), des tops joueurs, et ils écrasaient aussi tout le monde sur leur passage», rappelle Bammou.
Et d’ajouter : «Quand on joue avec une équipe comme ça, il faut se préparer à souffrir parce qu’on sait qu’en termes de qualité et de quantité de banc, c’est énorme ce qu’ils proposent. Mais nous, on va jouer avec notre stratégie, on a un plan qui a été mis en place par le coach (Luis Castro), on va essayer de le respecter à la lettre et aller jusqu’au bout des choses.» Comme le collectif dunkerquois a su le faire lors des tours précédents en renversant coup sur coup le LOSC en huitième de finale (1-1, 4-5 aux tirs au but) puis Brest en quart (2-3). Éliminer Paris à une marche du Stade de France serait un authentique exploit. Et pour Yacine Bammou, une nouvelle page à son histoire atypique avec le club de la capitale.
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